Entrevue avec Catherine Éthier

La talentueuse créatrice nous livre un témoignage rempli de courage et humilité!

Reconnue et adorée pour son style unique, sa personnalité effervescente et son humour mordant, la chroniqueuse Catherine Éthier fait des adeptes partout où elle passe.

C'est avec courage et humilité que la talentueuse créatrice nous parle de son combat contre le syndrome d'achat compulsif.

Quand avez-vous réalisé que votre consommation était devenue problématique?

J'ai un problème d'achat compulsif depuis plusieurs années. J'arrive à y faire face, maintenant, et je travaille à gérer les conséquences, mais ces dernières années ont été très éprouvantes. C'est important pour moi de parler de ce que je vis. Ça fait partie de mon cheminement, d'une part, mais il y a une grande force dans le fait de nommer ces choses-là, de briser l'image parfaite que le public peut se faire de nous et d’utiliser son vécu pour aider les autres.

J'ai commencé à perdre pied il y a environ deux ans. J'ai toujours aimé acheter des vêtements et des accessoires, mais le magasinage en ligne était devenu une forme de fuite. Pendant la rédaction d'un texte qui me stressait, par exemple, je pouvais aller cinq fois sur une boutique en ligne.

Je voyais ça comme de la simple procrastination, comme faire la vaisselle ou perdre du temps sur Instagram, mais avec des bottes à 500 $. J'étais accro à l'ivresse qui vient avec l'acte d'acheter en ligne, aussi brève soit-elle, et je rationalisais mes dépenses en me disant que j'avais besoin d'être fashion pour mon travail. En réalité, j'avais assez de vêtements pour tous les lancements de la Terre pour les dix prochaines années.

 

Comment êtes-vous arrivée à vous en sortir?

J'en ai parlé autour de moi. J'ai attendu longtemps, parce que je ne suis pas quelqu'un qui parle de ses difficultés, mais au point où j'en étais, je n'avais plus le choix. J'avais touché le fond. J'avais honte de cette dépendance que je trouvais absurde, de ce problème de privilégiée, de cette consommation compulsive qui allait totalement à l'encontre de mes valeurs. Je n'arrivais pas à m'accorder la compassion et la tendresse dont j'avais besoin pour remonter la pente, mais mes proches, eux, ont su le faire.

Je savais que j'avais un problème, mais ce n'est que lorsque j'en ai parlé que j'ai compris que j'avais besoin d'aide, que je n'étais pas une mauvaise personne et qu'il existait des solutions. Il m'a fallu l'admettre à d'autres pour commencer à me pardonner et recommencer à respirer, en quelque sorte. Parler, c'est la dernière frontière de la honte.

Quels sont les outils qui vous aident le plus dans votre combat contre cette dépendance?

Il existe plusieurs approches, mais pour moi, c'est très bénéfique de réfléchir profondément à ma manière de consommer. Au lieu de me laisser aveugler par les soldes, je tente de privilégier la qualité, la production responsable et l'achat local. Heureusement, il existe plusieurs ressources pour apprendre à mieux gérer sa consommation et, parallèlement, nombre de professionnels capables de nous aider à reprendre le contrôle de nos finances.

Tout le monde surconsomme, à un degré ou à un autre, et la société dans laquelle nous vivons nous pousse sans cesse à acheter sans réfléchir aux conséquences. Penser aux individus, bien réels, sur qui mes achats ont un impact m'aide énormément. Ce ne sont pas que des objets; il y a des personnes à l'autre bout.

Finalement, en parler avec les autres m'est très bénéfique. Quand on est dans la honte et le jugement, on sous-estime toujours l'empathie et la compréhension dont les autres sont capables. Réaliser qu'on n'est pas seul, et qu'il existe des outils pour s'en sortir, ça fait toute la différence.

Protégée et engagée grâce aux filtres minéraux!

Bon pour votre peau et tout autant pour l'environnement!

Il est désormais possible de protéger et sublimer votre peau au soleil, tout en étant respectueux de l'environnement avec nos nouveaux produits solaires 100% minéraux et végétaliens!

Les filtres minéraux: c'est quoi?

Protéger notre peau du soleil tout en faisant notre part pour l'environnement c'est maintenant possible avec nos nouveaux produits solaires aux filtres 100% minéraux, qui aident à préserver la santé des océans et des barrières de corail ! Certains filtres peuvent être chimiques, et donc nocif pour l'environnement, et d'autres sont d'ordre minéral, et ainsi sans danger pour nos océans.

Mais un filtre minéral, c'est quoi au juste?

Il s'agit d'une protection solaire 100% minérale formulée avec de l'oxyde de zinc. Celle-ci forme une fine couche protectrice sur la surface de la peau qui est rapidement absorbée par celle-ci. 

Instantanément, les filtres minéraux agissent comme boucliers contre les rayons du soleil, tout en aidant à préserver la santé des océans et des barrières de corail puisqu'ils sont de sources naturelles. Ils renvoient tous les rayons UV vers l'extérieur, et ce, avant même qu'ils n'entrent en contact avec la peau.

À l'inverse, les filtres chimiques prennent un peu plus de temps à devenir complètement efficaces, et agissent plutôt comme une éponge. C'est-à-dire, qu'ils sont absorbés par la peau et laissent les rayons UV y pénétrer avant de les neutraliser, puis de les transformer en chaleur. 

Lequel choisir? 

Le Fluide 100 % minéral zéro défaut FPS 30

Reconnu par l'Association Canadienne de Dermatologie, ce fluide convient à tous les types de peau!

On applique une noisette du fluide solaire 100 % minéral*  sur le visage en effectuant des mouvements vers l’extérieur du visage.sur le visage. Sans gluten et 100 % végétalien, il favorise l’hydratation de la peau et la protège contre les coups de soleil, le dessèchement et l’inconfort lié à l’exposition au soleil et aux signes de vieillissement. 

Sa texture soyeuse crée un léger voile sur la peau qui floute l’apparence des pores et des ridules pour un effet naturel.

Légèrement pigmenté , il s'adaptera parfaitement à toutes les carnations, et on le porte seul ou sous le maquillage. Protégée contre les rayons UVA/UVB, la peau est hydratée, éclatante et revitalisée.

On adore son efficacité dès l’application, ainsi que sa formule légère et non comédogène qui s’estompe rapidement et offre douceur et confort à la peau

 *Filtre solaire 100 % minéral plus respectueux des océans.

 
L'écran solaire 100 % Minéral FPS 30

De son côté, l'Écran Solaire 100 % Minéral FPS 30 est idéal pour l'ensemble du corps. Il protège, hydrate et apaise la peau tout en étant sans danger pour l'environnement! Cette lotion écran solaire préserve les peaux les plus sensibles des coups de soleil, du dessèchement et de l’inconfort lié à l’exposition et des signes de vieillissement. 

On aime  sa formule légère et non grasse, qui pénètre rapidement et offre un fini sans trace blanche

Sa formule est 100 % minérale et végétalienne, et ne contient ni gluten, ni parabène, ni parfum et colorant. Pensez à l'apporter lors de vos prochaines sorties avec toute la famille, car elle convient aussi aux enfants âgés de plus de 6 mois!

Entrevue avec Joannie Houle

Faites connaissance avec la femme passionnée derrière les illustrations de notre Boîte Beauté Végétale du mois!

Originaire de la région de Lanaudière et établie à Montréal, l’artiste et illustratrice Joannie Houle s’inspire de la beauté et des couleurs de la nature pour créer.

Comment vous décririez-vous?

Je suis une artiste autodidacte. J’ai toujours été très artistique; toute jeune, j’étais déjà attirée par les arts visuels, mais aussi par le cinéma, la danse, la musique… L’art fait depuis toujours partie de moi. Je suis une personne très sensible, émotive, et toujours à la recherche de plus de profondeur et de sens, dans ma vie comme dans mon travail.

Vous parlez d’art et d’illustration avec une passion qui se sent. Avez-vous toujours su que vous vouliez devenir artiste?

Non! J’ai étudié en marketing. Lorsque j’ai fait mon entrée sur le marché du travail, j’utilisais l’art pour m’évader, évacuer mon anxiété et décrocher. J’ai rapidement réalisé que travailler dans un bureau, ce n’était pas pour moi.

Comment avez-vous fait la transition vers une carrière en illustration?

Au départ, je faisais davantage de peinture. Mon travail a été exposé dans plusieurs galeries, à Montréal et à Québec, puis j’ai commencé peu à peu à me tourner vers l’illustration par l’entremise d’une boutique Etsy. Contrairement aux toiles, l’illustration est plus abordable et plus accessible.

Vendre sur internet m’a également permis de rejoindre un plus grand public et de me faire connaître davantage pour éventuellement faire des contrats à la pige, des affiches, de l’illustration textile, des collaborations avec des entreprises et toutes sortes d’autres projets. Non seulement je pouvais laisser s’exprimer mon côté créatif, mais mon BAC en marketing m’était très utile dans la gestion de ce qui est devenu, en 2015, mon entreprise. Je suis une personne très anxieuse, mais très organisée. J’ai besoin de cette structure pour créer en paix.

 

Vous nous parlez d’anxiété; de quelle façon votre art a-t-il influencé, ou été influencé, par votre propre expérience des problématiques de santé mentale?

À l’époque où j’ai commencé à faire de l’illustration, au beau milieu d’une grande remise en question professionnelle, je vivais également de grands chamboulements dans ma vie personnelle. Je souffrais de crises de panique, d’anxiété généralisée, d’insomnie… L’art, en quelque sorte, m’a sauvée. C’est bien connu qu’il a des effets bénéfiques sur la santé mentale. Il m’a pour ma part aidée à me recentrer, à retrouver un équilibre, un bien-être; c’est à travers lui que j’ai appris à me dépasser et que j’ai rebâti mon estime de moi. Créer me procure de la joie, mais aussi de l’énergie pour avancer.

Ça n’a pas été facile d’admettre que je n’avais pas pris les bonnes décisions concernant mon choix de carrière, mais c’est en expérimentant avec divers médiums et styles que j’ai trouvé mon identité et appris à suivre mon instinct. Ultimement, l’art s’est imposé à la fois comme mon nouveau but de vie et l’outil qui me permettrait de remonter la pente.

 

 

QUELLES SONT VOS PRINCIPALES SOURCES D’INSPIRATION?

La nature! Les plantes, les fleurs, les couleurs, les détails, les créatures. Au-delà de la beauté de ce qu’abrite la nature, il y a aussi sa force et sa diversité. J’adore les oiseaux, pour leur beauté et pour le sentiment de liberté qu’ils dégagent. Je raffole également du design et des belles choses. J’aime suivre le fil de ce qui est tendance, et ça influence beaucoup les couleurs et le style de mes illustrations.

Pourquoi avoir choisi l’organisme Revivre?

Il s’agit d’une association qui vient en aide aux personnes vivant avec l’anxiété, la dépression et le trouble bipolaire. L’aide qu’ils apportent aux gens dans le besoin est inestimable. Quand j’ai moi-même été aux prises avec la dépression et l’anxiété, j’ai eu l’immense chance d’être suivie par une équipe de gens extraordinaires qui ont tout fait pour m’aider. Ils m’ont prise en charge et m’ont permis de me remettre en question, de me reconstruire et de foncer vers la prochaine étape de ma vie.

Ça me touche énormément de savoir que des gens comme eux dédient leur vie à aider les autres. La santé mentale touche tout le monde, directement ou indirectement. Des histoires comme la mienne font partie de la vie et il peut en ressortir du positif, pour peu qu’on ait accès au soutien nécessaire. Je l’ai reçu, quand j’en ai eu besoin, et je crois que tout le monde devrait avoir cette chance.

 

SUIVEZ le parcours créatif de Joannie ! 

découvrez la beauté de son travail et sa boutique en ligne:   www.joanniehoule.com 

Suivez la sur Instagram 

 

Alerte Innovation : Gemmotherapie

Un génie de la vie végétale jamais égalé!

Pour créer la nouvelle gamme Anti-Age Global, les chercheurs en Cosmétique Végétale™ Yves Rocher se sont inspirés d’un savoir ancestral : la Gemmothérapie, la science des bourgeons!

Gemmotherapie : la science des bourgeons!

La Gemmothérapie est la science des bourgeons. Ce nom vient du latin « gemmae » qui étymologiquement signifie « pierre précieuse ».

Les bourgeons sont remarquables car ils peuvent donner naissance à n’importe quelle partie de la plante.

Ils concentrent en leur coeur tous les éléments essentiels à la vie et à la croissance végétale, des vitamines, des minéraux et autres nutriments. La capacité de développement et de transformation des bourgeons est également liée à la présence importante de cellules précieuses végétales dans leurs tissus, cellules dotées d’une capacité de renouvellement exceptionnelle.

 

Les scientifiques de la Marque Yves Rocher ont réussi à allier cette inspiration ancestrale à l’innovation Cosmétique Végétale dans la création de la nouvelle gamme Anti-Âge Global.

Ils ont sélectionné un procédé de biotechnologie végétale breveté qui permet à partir d’un seul prélèvement sur une plante, sélectionnée et préservée, d’élaborer un actif innovant : le NECTAR DE BOURGEON VÉGÉTAL.

Par un procédé naturel, ces cellules précieuses vont être amplifiées, multipliées puis fragmentées pour les rendre, avec leur contenu, naturellement assimilables par la peau.

C'est au cœur du bourgeon, que nos chercheurs en Cosmétique Végétale, ont sélectionné un Nectar Végétal précieux, pour sa capacité unique de renouvellement. Il agit au cœur de la peau pour une régénération exceptionnelle de son apparence dès 72h* et améliore sa cohésion pour recréer une parfaite harmonie contribuant ainsi à une action globale anti-âge.

* Tests in vitro.
Nectar de Bourgeon Végétal : 3 brevets déposés France

Focus produit : La Supra Essence

Avec plus de 94% ingrédients d'origine naturelle, les formules de la nouvelle gamme Anti-Age Global  sont végétaliennes, et respectueuses de la peau et de la planète. Regardons de plus près l'un des produits de la gamme : La  Supra Essence

Comment l'utiliser? 
Prélever quelques gouttes à l’aide de la pipette, conçue pour vous délivrer la juste dose. Exercer ensuite de légères pressions sur le visage puis, masser délicatement de l’intérieur vers l’extérieur.

Cette essence à la texture fluide et hydratante s’applique matin et soir sur l’ensemble du visage, sur une peau bien démaquillée.

Quels sont les bénéfices? 
La peau parait intensément renouvelée, tous les signes de l’âge corrigés**.

Immédiatement, le grain semble lissé et éclatant. Jour après jour, les rides paraissent réduites, la peau se raffermit et le teint est plus uniforme. En 1 mois, la peau est redensifiée et revitalisée.

Après 28 jours,  l'éclat du teint est rehaussé de 111%* !

*Échelle sensorielle semi-structurée.
**Tests in vitro et tests métrologiques sur volontaires

Entrevue avec Guylaine Guay

Auteure, humoriste, conférencière, comédienne et maman, Guylaine Guay a conquis le coeur des Québécois en tant que chroniqueuse et à travers ses nombreux rôles au petit et au grand écran.

Mère de deux garçons vivant avec un trouble du spectre de l’autisme, elle met aujourd’hui son humour, sa franchise et son grand coeur à profit dans son écriture et son travail au sein de la Fondation Véro & Louis, dont elle est la marraine... et la muse.

Vous nous avez dit vouloir parler du rôle de mère en 2018. Quelle place ce rôle prend-il dans votre vie?

Je dirais que je suis femme avant tout et mère en second. Je sais que ça surprend un peu, qu'on n'a pas l'habitude d'entendre une mère placer son rôle au deuxième rang, mais j'ai vraiment pour philosophie que si Guylaine ne va pas bien, si elle n'est pas heureuse, elle ne pourra pas rendre ses enfants heureux. Je m'assure donc de prendre du temps pour moi, sans culpabiliser, quand j'en ai besoin.

Ma famille sait que je suis là pour elle, mais que j'ai aussi besoin de solitude et de silence. Et tout le monde s'en accommode très bien! Je pense que lorsqu'on explique ces choses-là, qu'on les nomme, notre entourage les comprend et les accepte.

Parlez-nous de vos deux garçons, Léo et Clovis.

Mon fils aîné, Léo, a presque 18 ans, et mon plus jeune, Clovis, presque 16. Ils ont tous les deux un trouble du spectre de l'autisme. Léo est verbal, plus fonctionnel, et Clovis est non-verbal. Il comprend tout et communique avec tout son être, mais ne parle pas.

C'est Clovis qui a reçu son diagnostic en premier. Il avait 3 ans et présentait plus de signes apparents de l'autisme; il marchait sur la pointe des pieds, ne nous regardait pas dans les yeux et ne parlait pas. Évidemment, ça a été un choc. Il y avait encore très peu d'information disponible au sujet de l'autisme, à l'époque. On n'en parlait presque pas. J'ai dû faire énormément de recherches par moi-même.

Plusieurs années plus tard, Léo a été diagnostiqué à son tour. Son diagnostic, pour nous, n'était pas une surprise, mais plutôt un soulagement; savoir ce à quoi on fait face facilite grandement les choses. Ça lui a également permis d'avoir accès aux écoles et aux services dont il avait besoin. C'est très apaisant, pour un parent, de savoir que son enfant est entre bonnes mains. Malheureusement, tout le monde n'a pas cette chance.

Quels ont été vos outils les plus précieux pour faire face aux besoins particuliers de vos enfants?

Quand je suis tombée enceinte de mon premier, j'habitais au Nunavut et je prenais la pilule... Son arrivée était si surprenante que je l'ai vue comme un signe! N'ayant jamais voulu d'enfants, je n'avais jamais rêvé de l'enfant parfait. Je n'ai donc pas eu à en faire le deuil, et j'ai pu prendre mes fils tels qu'ils étaient. Accepter le diagnostic m'a beaucoup aidée. J'ai relevé ce défi une journée à la fois sans laisser la peur de l'inconnu m'accabler.

Je dois aussi beaucoup à ma capacité naturelle à accepter la différence; chez nous, la perfection et la pression sociale n'existent pas. Je n'ai que faire du regard des autres et de la compétition! Finalement, discuter ouvertement de la condition avec les autres aide énormément. Parler, ça ouvre les cœurs et les esprits.

Parlez-nous de la Fondation Véro & Louis, dont vous êtes marraine et à laquelle vous avez choisi de remettre 1$ par Boite Beauté Végétale vendue.

C'est une histoire magique! En 2014, j'ai écrit un livre, Deux garçons à la mère, qui racontait mon quotidien avec mes fils. Dans un chapitre sur leur avenir, j'ai écrit cette petite phrase : « Je rêve d'une grande maison remplie d'amour, et je sais que quelqu'un de très généreux va lire cette ligne. » Véronique Cloutier l'a lue et m'a contactée.

Un an et demi plus tard, la Fondation était née, avec pour mission de construire et d’administrer des maisons adaptées aux adultes de 21 ans et plus vivant avec un trouble du spectre de l’autisme. À partir de cet âge, les autistes ne sont plus pris en charge par le système public et nombre d’entre eux, comme mon Clovis, auront toujours besoin de soutien au quotidien et d’un environnement conçu pour leur offrir confort et une sécurité. Les maisons Véro & Louis pourront les accueillir à long terme. Quand il aura 21 ans, Clovis ira vivre dans l'une d'elles, et il y restera pour la vie.

C'est un modèle entièrement nouveau qui, on l'espère, sera repris partout au Québec. La première maison, dont la construction est entamée, est située sur un beau terrain à Varennes. Ce qui me touche le plus dans ce projet, c'est qu'on redonne ses lettres de noblesse à la différence. On dit aux gens différents qu'eux aussi ont droit à du neuf, à du beau. À une vie heureuse. Cette maison-là m'offre la paix d'esprit, et j'espère contribuer à ce qu'autant de parents possibles l'aient aussi.

 

En terminant, quel conseil donneriez-vous aux parents d'enfants vivant avec un trouble du spectre de l'autisme?

Même si le quotidien n'est pas toujours facile, n'ayez pas honte de vos enfants. Soyez fiers de leur différence.

Entrevue avec Sophie Bienvenu

Née en Belgique et établie au Québec depuis plus de 15 ans, Sophie Bienvenu s'est rapidement imposée comme l'une des écrivaines les plus en vue de la scène littéraire locale et internationale.

Son premier roman, Et au pire on se mariera, récipiendaire de nombreux prix, fut adapté au théâtre par la compagnie Ex-Libris et au grand écran par la réalisatrice Léa Pool. Depuis, elle a signé deux autres romans (Chercher Sam, 2014 et Autour d'elle, 2016), un livre pour enfants (La princesse qui voulait devenir générale, 2017) et un recueil de poésie (Ceci n'est pas de l'amour, 2016). Elle travaille actuellement à l'écriture du scénario de l'adaptation au grand écran de Chercher Sam et de deux séries télé.

Depuis quelques années, vous revendiquez l'utilisation du mot autrice, plutôt que le plus répandu auteure, pour décrire votre profession. Pourquoi autrice?

 Quand j'ai commencé à l'utiliser, c'était un statement féministe. Pourquoi dirait-on auteure, alors que le féminin de -teur, c'est -trice? Après l'avoir vu employé par des féministes françaises, j'ai fait mes recherches et appris qu'au XVIIe siècle, l'Académie française – constituée exclusivement d'hommes – a décidé d'effacer du langage toutes les versions féminines des métiers de pouvoir et de prise de parole sous prétexte que ces derniers étaient réservés aux hommes.

Le mot autrice, jusque-là utilisé, est ainsi disparu avec plusieurs autres. Or, le langage, c'est mon métier; il est important pour moi d'utiliser les mots justes, car chaque mot représente un choix. Employer autrice, c'est faire en sorte que le féminin, en plus de se lire, puisse aussi s'entendre.

 

DE QUELLE FAÇON LE FAIT D'ÊTRE UNE FEMME A-T-IL INFLUENCÉ VOTRE ÉCRITURE?

Sans avoir été un obstacle comme tel, être une femme ne m'a sans doute pas rendu service. Le milieu de la littérature demeure assez macho; on le constate quand on regarde le nombre de maisons d'édition tenues par des femmes, ou encore combien de femmes écrivent par rapport aux prix qu'elles reçoivent.

Si l'expérience féminine est d'une grande richesse, les gens s'intéressent davantage aux personnages masculins avec qui ils ont pris l'habitude de s'identifier, et ce, quel que soit leur genre. On s'identifie facilement aux hommes, aux Blancs et aux personnages hétéros parce qu'ils si sont largement représentés qu'on perçoit leurs expériences comme étant universelles. Mais quand on écrit une histoire mettant en vedette un personnage féminin, ça devient immédiatement « un livre de fille ».

Quand j'ai commencé dans le métier, je ne réfléchissais pas vraiment à tout ça. Au moment d'écrire mon premier roman, je ne me considérais pas comme féministe, mais aujourd'hui, je le suis ouvertement. Le cheminement que j'ai fait dans ma vie personnelle influence évidemment ma façon d'écrire. Plus je m'informe et évolue dans mon militantisme, plus je ressens le besoin de raconter l'histoire des femmes et de porter un message féministe et intersectionnel dans mes œuvres.

Qu'entendez-vous par féminisme intersectionnel?

 L'intersectionnalité, pour moi, est à la rencontre du féminisme et l'antiracisme, deux combats indissociables qui m'importent énormément. Tout en étant consciente de l'oppression que je subis, en tant que femme, je reconnais mes privilèges de Blanche. C'est mon devoir de les utiliser pour soutenir celles qui n'en jouissent pas et faire en sorte qu'elles aient, elles aussi, une place à la table.

 Le féminisme, c'est revendiquer le droit des femmes à faire leurs propres choix. À dire ce qu'elles pensent, à porter ce qu'elles veulent et à vivre comme elles le souhaitent. Il n'existe pas un seul choix qui soit valable ni une seule façon de voir la vie. C'est important, selon moi, de changer de lunettes; d'éviter de juger de ce qui est bon pour les autres à travers mes yeux de privilégiée et d'imposer mes valeurs à tout le monde. Je trouve le féminisme blanc et occidental hypocrite, dans cette façon qu'il a d'infantiliser les femmes d'autres cultures et de tenter de les contrôler, sous prétexte qu'il veut les libérer, en prenant pour acquis qu'elles ne sont pas capables de prendre des décisions pour elles-mêmes. Décider à la place d'une autre femme, ça n'a rien de féministe. Le droit de choisir devrait être accordé à toutes, que leurs décisions soient celles que l'on prendrait pour soi-même ou non.

Comment abordez-vous ces questions dans vos récits?

 C'est important pour moi de parler des femmes dans leur pluralité, leur complexité et leur différence. Je m'efforce d'inclure davantage de personnages issus d'une plus grande diversité, mais surtout de le faire comme il faut. Pour mon prochain roman qui se déroule dans les Caraïbes, par exemple, j'ai discuté et discuterai encore avec de nombreuses femmes caribéennes afin de les représenter correctement. Ce n'est pas suffisant d'écrire un personnage, de le colorer en brun et dire qu'il est caribéen.

Trop de personnages féminins, dans la littérature, sont stéréotypés. Dans les romans policiers, on a la fille sexy ou la fille sérieuse; ces temps-ci, on voit partout ce personnage de femme parfaite, quasiment super héroïne. Là où l'écriture rejoint l'intersectionnalité, c'est qu'il n'y a pas qu'une seule histoire de la femme; il y a autant de femmes différentes que d'histoires à raconter.

Comme vous le savez, Yves Rocher Canada s’est engagé à verser Les fonds récoltés dans le cadre de la campagne Agir en Beauté à un organisme de votre choix. Pourquoi avez-vous choisi le Centre des Femmes d'ici et d'ailleurs?

 C'est un organisme qui incarne la société dans laquelle je voudrais vivre. Un endroit où les femmes de toutes les origines peuvent se retrouver, partager et s'entraider. J'aime l'idée qu'une femme qui arrive d'ailleurs, sans repères, sans ressources et parfois sans parler la langue, puisse se rendre au Centre et recevoir des services adaptés à ses besoins.

On parle souvent de l'intégration des nouveaux arrivants, mais il n'y a pas d'intégration possible sans briser la solitude. Le Centre des Femmes d'Ici et d'Ailleurs, c'est un lieu d'entraide pour les femmes avec, et non en dépit, de leurs différences. Et la solidarité féminine est l'une des choses les plus puissantes et les plus transformatrices qui soient.

Entrevue avec Natacha Besançon

Natacha est sagefemme depuis 6 ans sur l’île de Montréal au sein de la Maison de naissance Côte-des-Neiges, Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux.

En 2018, elle a décidé de partir travailler ponctuellement pour le centre de santé de Tulattavik de la baie d'Ungava au Nunavik dans le village Inuit de Kuujjuaq. Elle nous raconte son expérience et ses premiers contacts au côté de la femme Inuke.

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir sagefemme? À choisir un métier dont l’univers touche essentiellement à la femme?

C’est principalement la philosophie de la sagefemme Québécoise qui m’a induite dans cette voie. Elle vise à encourager l’autonomisation de la femme, le libre choix dans le processus transformateur que sont la grossesse et l’accouchement mais aussi l’approche holistique visant à faire le lien entre les besoins du corps, l’aspect psychosocial et parfois même spirituel de l’expérience.

QUEL CHEMINEMENT VOUS A AMENÉ À FAIRE LA TRANSITION ENTRE LA PRATIQUE DE VOTRE MÉTIER À MONTRÉAL VERS LA COMMUNAUTÉ DES FEMMES DE KUUJJUAQ? POURQUOI UNE TELLE DÉCISION?

La volonté de mettre à l’épreuve mon expertise et d’apprendre davantage dans un milieu complètement différent. Kuujjuaq est une petite ville nordique de 2800 âmes habitée par une communauté vivant entre tradition et modernité, désormais sédentarisée, et où les problématiques des femmes enceintes sont si éloignées de celles des citadines montréalaises. Pourtant le besoin est le même : rendre cette expérience transformative et positive.

Quelles sont vos premières impressions après votre premier séjour de 3 semaines à Kuujjuaq?

Le contexte d’éloignement force une multidisciplinarité extraordinaire entre les différents intervenants, il y existe une cohésion d’équipe de soin unique parce qu’indispensable. Kuujjuaq est un des centres de soin qui accueillent les femmes enceintes des différents village alentours. Elles y viennent pour accoucher quelques semaines avant leur terme et repartent quelques jours après la naissance. Nous souhaitons qu’un jour il y ait suffisamment de sagefemmes, idéalement issues de la population locale, pour qu’elles n’aient plus à se déplacer. Je suis inspirée par la résilience de ces femmes au contexte de vie souvent difficile. J’admire le support intergénérationnel féminin, quoique parfois dysfonctionnel, qui caractérise les accouchements auxquels j’ai assisté là-bas. La femme qui accouche est entourée de femmes de tout âge, issues de la famille ou de la communauté qui l’a vue grandir. Il me semble encore avoir beaucoup à apprendre et à voir, c’est pourquoi j’y repars de nouveau pendant 2 mois cet été.  

Nous pensons que vous pouvez inspirer des femmes à prendre des initiatives dans leurs propres domaines. Quel serait votre meilleur conseil pour celles qui souhaitent contribuer à la cause des femmes ?

S’offrir le cadeau de se voir grandir, dépasser ses peurs, ne pas les laisser nous bloquer dans notre potentiel. Être au service des autres, appartenir à un groupe au lieu de privilégier l’individualisme. Sortir de sa zone de confort pour apprendre toujours plus sur soi et les autres. Comme la femme qui accouche, nous pouvons faire preuve d’une force insoupçonnée, traverser les épreuves et faire naitre nos plus belles qualités.

Comme vous le savez, Yves Rocher Canada s’est engagé à verser des fonds récoltés à la cause que vous avez choisi de soutenir par l'entremise de notre campagne Agir en Beauté. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette cause ? Pourquoi vous tient-elle à cœur ? Quelle est leur mission ? 

J’ai choisi La Maison Bleue de Côte-des-Neiges. Elle a été fondée en mai 2007 pour briser l’isolement des femmes enceintes vivant dans un contexte de vulnérabilité et leur offrir les ressources nécessaires pour que leur enfant naisse et grandisse dans des conditions favorisant son plein développement.

Inspirées par le courage de ces mères, les deux fondatrices entreprennent de créer autour d’elles et de leur famille une maison réunissant tout un village d’entraide, un réseau de soutien composé de professionnels de la santé et des services sociaux (médecins de famille, sages-femmes, infirmières, travailleuses sociales, éducateurs spécialisés, psychoéducatrices), de thérapeutes et de bénévoles offrant un milieu chaleureux où les familles ont accès à des soins et des services dispensés à échelle humaine.

Elle est située à côté de la Maison de Naissance où j'ai travaillé pendant ces 6 dernières années. Cet organisme à but non lucratif et de bienfaisance compte maintenant trois maisons à Montréal (Côtes-des-Neiges, Parc-Extension et Saint-Michel). Malgré mes projets à Kujjuuaq, je suis consciente des nombreux besoins des familles ici à Montréal, et je souhaite pouvoir les faire bénéficier de votre campagne. Merci en leur nom.